Burundi
Doter à nouveau ses parcs naturels de crocodiles aujourd’hui en voie d’extinction. C’est l’objectif du gouvernement burundais qui a vu les habitats naturels de ces espèces envahis ces dernières années par les braconniers et les riverains.
Au parc national de la Rusizi, à l’Ouest du Burundi, à la frontière avec la RDC, les conservateurs et agents du parc s’emploient à protéger les quelques survivants et aider à repeupler l’espèce.
‘‘Les crocodiles sont des animaux sauvages en voie de disparition au Burundi. C’est une situation alarmante. Parce que les crocodiles devaient être trouvés en grande quantité soit dans la Rusizi soit dans le lac Tanganyika ou dans d’autres écosystèmes naturels. Mais actuellement, il ne nous reste qu’au plus six individus dans la rivière Rusizi. Le mois passé, nous avons initié une activité qui n’a jamais eu lieu au Burundi. Nous avons administré des soins médicaux à un crocodile. Ce crocodile était tombé dans un piège des braconniers, nous l’avons sauvé, nous l’avons soigné, nous avons demandé l’assistance des vétérinaires’‘, explique Jean-Claude Ndayishimiye, conservateur en chef du parc national de la Rusizi.
Pour y parvenir, les autorités ont mis en place un système de surveillance qui consiste à investir ménages, restaurants et domiciles privés à la recherche des crocodiles parfois élevés en clandestinité par des braconniers.
‘‘Dans différents ménages, il y a des gens qui gardent en captivité beaucoup de crocodiles. À Gatumba, il y a un braconnier qui détient huit crocodiles adultes illégalement et un de ces crocodiles a mis au monde à peu près 50 crocodiles. Il n’a aucune autorisation. La loi qui régit l’environnement et la biodiversité ne permet pas du tout la captivité de tout animal sauvage. Le crocodile doit être gardé dans son habitat naturel pour qu’il puisse se reproduire. Il faut récupérer ces crocodiles, les garder dans leur habitat naturel’‘, raconte Jean-Claude Ndayishimiye.
Plusieurs éleveurs privés refusent ce qualificatif de braconniers. C’est le cas d’Albert Ngendera, qui élève actuellement chez lui, à Gatumba, dans le Bujumbura-rural, huit crocodiles adultes et une trentaine de petits. Une propriété qu’il estime aujourd’hui privée.
‘‘Nous venons de passer sept ans dans ce bras de fer, mais nous, nous expliquons que nous ne sommes pas des malfaiteurs, des braconniers. Parce que nous avons pris ces animaux pour les protéger des tueurs. Ceux qui pensent à les récupérer, ils rêvent. Nous les avons protégés, il y a 14 ans. Notre but est de les multiplier’‘, rétorque sous le couvert de l’anonymat l‘éleveur.
Le Burundi regorge d’habitats favorables au développement des crocodiles. En plus de la rivière Rusizi et le lac Tanganyika, ces animaux sont présents dans les rivières Ruvubu (au centre du pays) et Malagarazi (à l’est), ainsi qu’au nord, dans les lacs comme le Cohoha et le Rweru à la frontière avec le Rwanda.
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